samedi 27 mars 2010

Curupira

Curupira par Manoel Santiago (1926)


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Le Curupira est l'un des êtres les plus curieux des forêts du Brésil. Les folkloristes le décrivent majoritairement sous l'apparence d'un jeune garçon aux flamboyants cheveux roux, aux dents vertes et avec les pieds retournés ( talons vers l'avant).


Protecteur de la flore et de la faune, il passe une bonne partie de son temps à savourer des fruits à l'ombre des manguiers. Si le plus souvent cet elfe amazonien tolère ceux qui chasse pour se nourrir, il s'enflamme contre ceux qui le font uniquement par "plaisir". Pour défendre les habitants de la forêt, le Curupira a plus d'un tour dans son sac. Il imite parfaitement les voix humaines , ou les cris d'animaux, pour attirer ses futurs victimes et les perdre dans les bois. Les bûcherons et chasseurs égarés marchent en rond, incapables de retrouver leur chemin. Pour s'en sortir et ne pas devenir fous, il n'existe qu'une seule solution: fabriquer une espèce de pelote avec des lianes. Il faut habilement la tisser en cachant la pointe puis s'écrier" je parie que tu ne trouveras pas le bout !". Curieux et joueur, le Curupira relève le défi et se met à dévider l'écheveau, juste le temps que l'enchantement se rompe et que l'on puisse trouver le chemin du retour.

Avant de pénétrer dans le domaine du Curupira, pour chasser, la coutume des indiens Tupi-Guarani est de lui offrir de petits présents (flèches, plumes, nourriture) afin de se le rendre propice. De nos jours, les chasseurs et récolteurs de caoutchouc ont adapté cette tradition en déposant du rhum et du tabac à l'entrée de la forêt. Chacun sait qu'il ne sert à rien de s'attaquer à un Curupira car personne ne peut l'atteindre. Il court si vite que l'oeil humain n'arrive pas à le suivre !
Les goûts du Curupira sont bien connus. Ainsi, il est de notoriété public qu'il déteste l'ail et le poivre. D'aucuns affirment qu'il a peur des croix, aussi il change d'itinéraire en en voyant une. On lui reconnaît un fort penchant pour certaines boissons alcoolisées comme le Pinga et la Cachaça ( à base de canne à sucre).


On raconte aussi que ces êtres sauvages attirent et emmènent vivre avec eux de très jeunes enfants à qui ils enseignent de nombreux secrets de la vie dans les bois. Ces rares élus retournent chez leurs parents à l'âge de sept ans mais restent à jamais marqués par ce séjour enchanteur auprès d'un Curupira.
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A Rio de Janero, le Curupira, s'adaptant parfaitement au monde contemporain, est devenu la mascotte de la lutte contre la criminalité environnementale et le trafic d'animaux sauvages.



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